Nucléaire iranien : la France doit jouer les médiateurs - LES ECHOS - 16/10/2017

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LE CERCLE/POINT DE VUE - La non-certification des accords de Vienne par Donald Trump ouvre une période d’incertitude. Il est impératif que Paris fasse tout son possible pour que le dialogue soit maintenu entre Washington et Téhéran.

Par Coline Dassant (avocat, spécialiste des investissements en Iran)

Publié le 16 oct. 2017 à 14:35

L’Amérique prudente d’Obama n’est plus. Trump accuse l’Iran d’être le principal soutien au terrorisme vendredi 13 octobre, par le président des Etats-Unis Donald Trump entraîne une nouvelle période d’incertitude sur le plan diplomatique avec des conséquences encore difficilement mesurables.

Ratifié avec difficulté par le P5 + 1 en 2015,l'accord sur le nucléaire iranien avait posé les bases d’un dialogue qui, à défaut d’être parfait, permettait d’encadrer la relation de confiance que Washington et ses partenaires - européens et membres du conseil de sécurité de l’ONU - souhaitaient établir avec l’Iran.

Il est indéniable qu’un vent de doute souffle également à Washington.

Face à ce contexte évolutif, la communauté internationale et l’Iran doivent raison garder et œuvrer à la poursuite de ce dialogue dont l’intérêt n’est plus à démontrer tant sur le plan diplomatique, sécuritaire, qu’économique.

Si les semaines à venir restent couvertes d’incertitude, il est indéniable qu’un vent de doute souffle également à Washington où nombre d’experts et des membres du Congrès ne semblent pas partager la vision du président américain.

De leur côté, les Européens, en manifestant peu après la déclaration du président Trump leur attachement au maintien de l’accord de Vienne, ont démontré une unité de position qui pèsera dans les pourparlers à venir avec l’Iran.

Les décideurs européens ont conscience qu’au travers des accords de Vienne se joue également une partie de la stabilité du Moyen-Orient : aussi faut-il apporter un soutien plein et entier à l’Europe dans sa volonté de médiation et d’apaisement diplomatique.

Le président Macron, en jouant la carte d’une coopération pragmatique et d’un dialogue réaliste avec l’Iran, redonne à Paris un poids politique et économique qui a parfois manqué à la France et à l’Europe dans la région.

C’est pourquoi, la France doit pleinement jouer son rôle de médiateur autour d’un dialogue où l’altérité ne doit pas être un frein à la compréhension, mais un élément qui contribue à approfondir la connaissance de l’autre et amener à une compréhension mutuelle.

La voix de Paris importe plus que jamais, face à l’incertitude diplomatique américaine et au besoin de modération d’un Moyen-Orient toujours pris dans son instabilité. La situation diplomatique inédite créée par le Donald Trump ne doit toutefois pas occulter la réalité d’une recomposition profonde du Moyen-Orient - depuis les Printemps arabes - avec le retour d’un Iran dont le rôle ne peut plus être minoré.

Au moment où le leadership américain apparaît si flou, la France doit être en mesure d’incarner cette volonté de dialogue au Moyen-Orient afin d’arrimer notre pays et l’Europe dans une région centrale pour notre sécurité et nos intérêts.

Coline Dassant est avocat, spécialiste des investissements en Iran. Elle s’exprime ici à titre personnel.

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